Après une chirurgie dentaire - conseils

CONSEILS POST-OPERATOIRES

Une intervention de chirurgie buccale nécessite certaines précautions post-opératoires pour assurer une cicatrisation rapide et éviter les complications.

Recommandations :

  • Il est préférable de prendre un peu de repos et éviter les efforts physiques violents.
  • Faire attention à ne pas se mordre la zone anesthésiée (joue, lèvre, langue)
  • Hygiène buccale : éviter le brossage (par brossettes et fil dentaire inclus) de la zone opérée jusqu’à la dépose des fils de suture. Faites les bains de bouche prescrits délicatement et appliquer le gel antiseptique . Après la dépose des points de suture, commencez le brossage avec une brosse post-chirurgicale prescrite (à acheter en pharmacie) et un geste léger pendant 7 jours.
  • Tabac : Fumer nuit à la cicatrisation et favorise les complications post-opératoires (infections, hémorragie…)
  • Alimentation : mangez des aliments nourrissants (vitaminés) mais mous, comme des œufs, de la viande hachée, des pâtes, de la purée, des fromages, des compotes. Evitez les aliments bouillants ou trop chauds, acidulés, pimentés et durs pouvant agresser la zone opérée.
  • Œdème : une intervention de chirurgie buccale peut entraîner une tuméfaction (gonflement de la joue ou de la lèvre) plus ou moins importante. C’est une réaction normale de l’organisme traitée par des médicaments anti-inflammatoires qui vous ont été prescrits. Pour limiter l’œdème, vous devez appliquer une vessie de glace (ou des glaçons enveloppés dans un linge) sur le côté du visage opéré, pendant une dizaine de minutes plusieurs fois par jour et ce pendant les 48 heures suivant l’intervention. N’utilisez pas de compresse chaude. Reposez-vous dans un endroit frais pas trop proche d’une source de chaleur (ex : radiateur), la tête et le buste surélevés par des coussins afin de favoriser le drainage de l’œdème (surtout la nuit). Les expositions prolongées au soleil sont vivement déconseillées. L’œdème éventuel commencera à disparaître entre le troisième et le septième jour suivant l’intervention. L’œdème est souvent associé à un hématome, coloration brune pouvant s’étendre largement au niveau du visage et du cou.
  •  Léger saignement : un saignement éventuel peut persister pendant les premières 24 heures. S’il devenait important, restez calme et placez directement sur la zone qui saigne 1 ou 2 compresses de gaze stériles et maintenez une pression ferme (avec les dents ou le doigt) pendant 10 minutes au moins. – Evitez les bains de bouche violents qui risquent de déplacer ou décoller le caillot sanguin. Evitez tout mouvement de succion, d’exploration de la plaie avec la langue ou les doigts. Il est déconseillé de fumer et de consommer des boissons alcoolisées ou des liquides chauds. – Si malgré ces précautions le saignement persiste, restez calme et prévenez votre cabinet dentaire ou, éventuellement en cas de problèmes majeurs prévenez les services hospitaliers d’urgence.
  • Douleur : elle peut survenir après une intervention de chirurgie buccale. Son intensité est très variable d’une personne à une autre et selon la nature de l’intervention. Elle est traitée par les médicaments qui vous ont été prescrits par le praticien ou son équipe médicale. Si la prescription s’avère insuffisante ou si vous souffrez de façon intense pendant plus de 48 heures, veuillez nous appeler au cabinet.
  • Vous venez d’avoir une greffe de gencive : la plaque palatine permet de protéger le site du palais pour favoriser la cicatrisation et diminuer la douleur par le contact permanent de la langue et des aliments. Elle ne doit pas être enlevée pendant les premières 24 heures qui suivent l’intervention. Ensuite, vous la nettoierez en la laissant tremper 15 minutes dans du bain de bouche et en la brossant puis vous la porterez à nouveau pendant 24 heures. Ensuite vous pourrez ne la mettre que si vous en ressentez le besoin (pour les repas par exemple.
  • Vous venez d’avoir une greffe au niveau du sinus : appliquer le spray nasal prescrit. Il est formellement contre-indiqué de se moucher (la surpression peut disperser le comblement dans la totalité du sinus). Eternuer bouche ouverte (ne pas se retenir). Un saignement nasal peut survenir et persister pendant 48 heures. Eviter si possible de prendre l’avion pendant les 3 semaines qui suivent l’intervention. Par ailleurs, la pratique de la plongée est contre-indiquée pendant 15 jours.
  • Vous venez de bénéficier d’un protocole accéléré : nous vous rappelons que les implants ne sont pas encore cicatrisés et demandent une attention particulière pendant 5 mois.
  • Vous avez eu une prothèse provisoire remplaçant une mâchoire complète : une alimentation molle (pâtes, riz, poisson, viande hachée…) est préconisée et il est formellement interdit de croquer pendant 5 mois.
  • Vous avez eu une prothèse provisoire remplaçant une ou quelques dents : il est formellement interdit de les solliciter pendant 5 mois.
  • Dans tous les cas, une hygiène minutieuse associée à un jet dentaire est conseillée.
  • Il indispensable de réaliser des visites régulières afin de contrôler la cicatrisation des implants.

CONSEILS PRE-OPERATOIRES

Une intervention de chirurgie buccale nécessite certaines précautions préopératoires pour assurer une cicatrisation rapide et éviter les complications.

Il est recommandé :

  • de ne pas prendre de médicaments à base d’aspirine avant l’intervention sauf si la prescription est médicale et liée à une pathologie cardiovasculaire ;
  • de ne pas oublier de prendre le médicaments prescrits ;
  • de ne pas être à jeun et préparer un repas énergétique de consistance molle pour après l’intervention ;
  • de ne pas prévoir une activité physique ou professionnelle intense dans les 24 heures suivant l’intervention.

Il est déconseillé de consommer des boissons alcoolisées au moins le jour de l’intervention et de fumer pendant les jours suivant l’intervention.

Si une pathologie générale (grippe, fièvre, etc…) est apparue depuis le dernier rendez-vous, si vous vous posez la moindre question, n'hésitez pas à appeler le cabinet.

Il est normal d’éprouver un peu d’anxiété avant une chirurgie, si c’est le cas, il existe des traitements adéquats, parlez-en à votre cabinet dentaire. Ces traitements impliquent généralement de s'abstenir de conduire et de trouver un.e accompagnant.e.

Le jour de l’intervention :

  • Préférez une tenue confortable,
  • Venez rasé
  • Evitez de vous maquiller
  • Vous serez revêtue d’une blouse stérile et des champs opératoires recouvrirons votre corps et votre visage, si vous êtes claustrophobe précisez-le à l'équipe médicale, des solutions existent.
  • Pendant l’intervention, vous devrez rester immobile et ne pas passer les mains au dessus des champs stériles
  • Après l’intervention vous serez gardé.e en observation une demi-heure ou plus.

Affaire Guedj : encore un exemple retentissant d’échec dans la relation soignant-soigné

Il aura fallu plus de dix ans pour que s’ouvre enfin le procès des dentistes Guedj père & fils, poursuivis pour avoir sacagé à grand frais (et contre espèces sonnantes et trébuchantes) les bouches de plusieurs centaines de patient.e.s à Marseille. La Dent Bleue se réjouit de la tenue de ce procès important pour les victimes et s’interroge sur les leçons qui peuvent en être tirées, notamment au plan sociologique.

Montpellier, le 27 février 2022

Lionel Guedj et son père Carnot Guedj, tous les deux dentistes de leur état, sont poursuivis entre autres pour « violences volontaires ayant entrainé une mutilation ou une infirmité permanente », « escroquerie » et « faux en écriture privée », à la suite de faits qui se sont étalés jusqu’en 2012. Les deux chirurgiens-dentistes auraient dévitalisés des dents sans raison médicale, posé des couronnes sans essayage préalable, falsifié des dossiers médicaux et conduits des soins à la va-vite dans le but d’encaisser des sommes (mirobolantes, à en juger par leur train de vie) non seulement de la part de la patientèle mais aussi de l’assurance-maladie, organisme devenu aujourd’hui l’un des principaux « bailleurs de fond » des escrocs de la santé.

 

 

Alors que le procès Guedj débute, que faut-il en attendre ?

D’abord, que justice soit rendue. Comme nous l’écrivions au sujet du procès Dentexia (voir notre précédent communiqué), tout procès pénal vise à prendre en compte le préjudice subi par la victime, mais sert aussi à faire en sorte que son statut soit reconnu. Cette reconnaissance est la condition sine qua non pour que la victime soit restaurée dans sa dignité et puisse, enfin, commencer à sortir de sa situation de victime. Bien souvent, les victimes ayant déposé plainte et s’étant constituées parties civiles ne le font pas pour glaner indemnisations et autres dommages et intérêts, mais pour être « lavées » du fort sentiment d’humiliation (et de violence psychologique) qui a accompagné leur « parcours de soins » (entâché quant à lui de violences physiques) et pour en finir avec le sentiment d’impunité dont jouissent leurs bourreaux. Ces motivations sont partagées par les victimes des récents scandales dentaires de masse Dentexia et Proxidentaire. La Dent Bleue espère que les instructions judiciaires en cours en lien avec ces deux scandales pourront bénéficier d’un coup d’accélérateur et de projecteur suite à la tenue du procès Guedj, parce que le silence et l’invisibilisation font toujours le jeu des maltraitants, jamais des maltraités. En parallèle, notre association ne masque pas son inquiétude, notamment face à l’injustice des barèmes appliqués suite aux expertises médico-judiciaires dans le secteur de la dentisterie et qui minorent systématiquement le préjudice des victimes, réduisant leurs chances d’indemnisation et de réhabilitation à la fois au plan de leur intégrité physique que dans leur dignité.

Deuxième point, la lenteur des procédures ne doit pas éluder le fait que le retour aux soins est souvent trop tardif pour les victimes. Que sont devenues les victimes de l’affaire Guedj après la décennie qui vient de s’écouler ? Ont-elles toutes été soignées ? La problématique dentaire a cela de particulier qu’un.e patient.e ne peut pas être laissé.e « au milieu du gué » dans son parcours de soins, sauf à risquer une aggravation de son état de santé et de ses souffrances. Or, pour les victimes déplumées - au plan financier - par un cabinet ou un centre dentaire et qui ont laissé des plumes - au plan sanitaire - , l’onde de choc est particulièrement tenace. La Dent Bleue souhaiterait qu’une étude rétrospective soit conduite pour déterminer quelles victimes ont pu finaliser leurs soins avec succès et tourner la page et quelles autres restent engluées, plus de dix ans après les faits, dans des déboires dentaires, mais aussi potentiellement financiers, familiaux, psychologiques en lien avec les mauvais traitements subis de la part des dentistes Guedj. Une telle grille de lecture pourra par la suite être cooptée afin de nourrir un référentiel commun applicable à l’ensemble des victimes du secteur dentaire, pas seulement des centres dentaires « low-cost » mais tous établissements confondus.

Troisièmement, l’affaire Guedj fournit l’occasion de s’intéresser à la manière dont la division soignant-soigné illustre des rapports de pouvoir pouvant déboucher sur un échec de la relation thérapeutique, avec en toile de fond l’influence d’autres variables, telles que le statut socio-économique, pour l’instant largement ignorées par les analystes et les commentateurs.

Dans le cas de l’affaire Guedj, les témoignages disponibles font état de menaces (du type « il faut tout refaire sinon vos dents vont tomber ») et de fausses promesses (qui ont fait la triste renommée du « sourire Guedj », à savoir une bouche défaite) entendues par les victimes de la part des praticiens. Autant d’injonctions suivies par la patientèle de part la position généralement dominante du soignant, dépositaire d’un savoir-faire médical et technique qu’il peut exercer avec autorité, devant une personne en souffrance, infantilisée, perdue face au jargon et aux équipements du cabinet, contrainte de dévoiler sa sphère intime (orale et mentale) et finalement dépossédée de tout esprit critique (du grec kritikos, « capable de discernement »). Dans ces conditions, on comprend que le modèle du partenariat entre les chirugiens-dentistes et les malades prenne régulièrement du plomb dans l’aile, et avec lui l’alliance thérapeutique et la relation de confiance (y compris au niveau pécuniaire) qu’il s’agirait idéalement de pouvoir nouer à l’occasion de la trajectoire de soins dentaires.

Les scandales Dentexia et Proxidentaire ont en outre démontré que ce système « patriarcal » et binaire (indépendant du genre du/de la dentiste bien entendu) se double fréquemment d’une autre dichotomie : entre cette fois-ci le/la patient.e devenu.e client.e et le centre dentaire devenu pourvoyeur de prestations de service – ou le praticien devenu marchand assumé ou déguisé, comme dans le cas des dentistes Guedj. Dans leur très grande majorité, leurs victimes étaient des gens modestes, qui résidaient à l’époque dans les quartiers Nord de Marseille, rappellant (comme le formule Olivier Cyran, auteur de « Sur les dents : ce qu’elles disent de nous et de la guerre sociale », Ed. La Découverte, 2021) que les dents sont par nature un organe « intersectionnel », situé à la croisée de nombreux rapports de domination à l’œuvre dans notre société (entre soignant et soigné, entre un secteur dentaire mercantile et des patient.es devenus consommateurs.trices de soins) et révélateurs d’inégalités sociales en matière d’accès aux soins.

Plutôt que de se focaliser exclusivement sur le volet « sensationnaliste » des scandales dentaires, il nous semble impératif, face à la persistance tant des inégalités que des déviances, d’intégrer le statut économique et l’origine sociologique des victimes en tant que catégories d’analyse. Ce faisant, la façon dont ces variables affectent dans la durée non seulement le porte-monnaie mais aussi les corps de tel ou tel groupe de patient.e.s seront mieux appréhendées et des solutions pourront commencer à être trouvées pour diminuer les risques encourus par la patientèle dans son ensemble. Il ne suffit pas de prendre acte des scandales les uns après les autres et continuer le business as usual au niveau sectoriel et politique. Il s’agit de remettre en question en profondeur les paradigmes qui produisent du « péril sanitaire et financier », pour éviter la survenue des scandales et de toutes les situations dans lesquelles la patientèle est réifiée. Les futures victimes étant à chaque fois considérées comme des objets de soins plutôt que des sujets de soins que ce soit par des dentistes peu scrupuleux ou par un système de santé à la vision parfois trop court-termiste et aux corpus législatif et réglementaire bancales.

Solidairement,

Abdel Aouacheria

Pour le Collectif contre Dentexia & La Dent Bleue, première association française créée par et pour la patientèle du dentaire | associationladentbleue@gmail.com

CONSEILS DE BROSSAGE

Le brossage des dents est le principal traitement de la maladie parodontale. il est donc fondamental d’y apporter un soin particulier.

Il est important de rappeler que ce n’est pas la force appliquée n’y la dureté du poil de la brosse à dents qui font l’efficacité, mais la technique de brossage.

Dans tous les cas, seule une brosse à dents souple est recommandée.

Les brosses à dents électriques sont un atout majeur dans la suppression de la plaque bactérienne, nous vous encourageons à l’utiliser.

Il est préconisé 3 brossages par jour pour les patients atteints de pathologie parodontale.

Le soir, nous conseillons d'appliquer le protocole d’hygiène particulier suivant :

  • Déposer deux gouttes de révélateur de plaque dentoplaque INAVA sous la langue et visualiser les zones colorées sur les dents et les gencives.
  • Brosser toutes les surfaces colorées avec la brosse à dents trempée dans le bain de bouche pur. Ne pas oublier de brosser la partie interne des arcades dentaires, moins visible et plus difficile d’accès.
  • Passer le fil interdentaire entre chaque dent.
  • Passer la brossette interdentaire trempée dans l’eau oxygénée à 5 volumes entre chaque dent ainsi que sous les intermédiaires de bridge.
  • Reprendre la brosse à dents avec le dentifrice de votre choix et brosser à nouveau.
  • Finir par un bain de bouche.Le révélateur de plaque n’a qu’un but pédagogique : dès que vous avez appris à repérer la plaque bactérienne, ce n’est plus la peine de l’utiliser. De temps en temps, vous pouvez vérifier à la fin du brossage avec le révélateur que celui-ci a été efficace.

Nous vous rappelons que cette hygiène particulière doit être constamment mise en œuvre.

 

 

"Comment choisir son dentiste ?"

"Le bouche à oreille est utile, mais il ne faut pas hésiter à rencontrer plusieurs praticiens."

Ces titre et sous-titre sont ceux d'un article paru dans Le Figaro Santé, actuellement en kiosque (Janvier-Mars 2022), et qui consacre un numéro aux médecines complémentaires. Retrouvez l'avis et les recommandations de La Dent Bleue dans le texte intégral.

 

Solidairement,

 

La Dent Bleue

28 janvier 2022

associationladentbleue@gmail.com

 

 

Mal aux dents

 

Douche froide pour la patientèle du dentaire. Rejet par le Conseil constitutionnel des mesures proposées pour mieux encadrer les centres de santé : RDV au prochain scandale ?

Deux amendements déposés à l’automne 2021 avaient passé le filtre de l’Assemblée Nationale, faisant naître l’espoir d’un meilleur contrôle de l’ouverture et du fonctionnement des centres de santé dentaire « à but non-lucratif ». Alors que ces avancées avaient été adoptées et (trop vite) saluées par les différentes corporations, le Conseil constitutionnel en a décidé autrement en annulant en catimini l’article 70 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS2022). Retour ou presque à la case départ.

Comme détaillé dans notre précédent communiqué, deux amendements (n°AS1100 et n°327) avaient été déposés et adoptés (le 29 novembre 2021) qui auraient pu doter l’Assurance Maladie de nouveaux moyens pour contrôler les centres de santé, en particulier dans le secteur dentaire (à la fois le plus concerné et le plus problématique). Ces textes, bien qu’imparfaits et lacunaires, avaient le mérite de commencer à adresser le problème du risque posé par certains centres dentaires de type « loi 1901 » et cela au travers d’une stratégie multi-leviers : en proposant de jouer sur le conventionnement des centres, en instaurant des sanctions en cas de mauvaises pratiques, en restaurant l’autorisation préalable à leur ouverture et en améliorant le phénotypage de leurs équipes médicales. Ces nouvelles mesures formaient le cœur des articles 70 et 71 initialement inscrits dans le PLFSS pour 2022.

Alors que ces propositions paraissaient déjà bien timides au regard des récents scandales de masse (Dentexia en 2016 et Proxidentaire en 2021) et des béances tenaces de la « loi Bachelot » (détaillées dans notre pétition), c’est le scénario du pire qui s’est produit : le Conseil Constitutionnel a, par décision du 16 décembre 2021, déclaré contraire à la Constitution l’article 70, c’est-à-dire l’article qui précisement aurait introduit les mesures d’encadrement les plus attendues et les plus pertinentes.

Ainsi, sous prétexte d’un « vice de procédure », le Conseil Constitutionnel a balayé :

  • La nécessité d’obtenir un agrément pour ouvrir un centre de santé dentaire. Depuis l’instauration de la loi Bachelot en 2009, une simple déclaration sur la base d’un projet de santé et d’un règlement intérieur déposés auprès de l’Agence régionale de santé suffisent, autant dire des formalités purement bureaucratiques (voire bureautiques). Or, la restauration de l’autorisation préalable à l’ouverture aurait placé un obstacle tangible sur la route des fondateurs les moins motivés par la médecine dentaire et permis de détecter précocement les centres dentaires les plus à risque de fonctionner comme des sociétés commerciales déguisées. Nous voici donc contraints de repartir de zéro pour ce qui est d’assainir, au profit de la patientèle, l’écosystème des centres de santé dentaire, notamment ceux à bas coûts (également appelés centres « low-cost », de manière plus ou moins justifiée).

 

  • La nécessité de contrôler les qualifications des équipes médicales officiant dans les centres. Pourtant, les règles d’exercice du dentiste salarié en centre de santé associatif se devaient d’être clarifiées de façon urgente, pour protéger les patients en cas de faute médicale et surtout leur épargner des souffrances qui auraient pu être évitées. Nous tenons à rappeler qu’il n’existe aucune métrique permettant d’évaluer la douleur et la détresse psychologique et sociale d’une victime du dentaire. Aux douleurs physiques causées par un praticien incompétent s’ajoute bien souvent un sentiment de désarroi lorsque ce même praticien se retranche derrière la personne morale de l’association « loi 1901 » pour échapper en toute impunité aux procédures assurantielles et (lorsque son identité est connue, ce qui est loin d’être toujours le cas) aux sanctions du Conseil de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes.

 

  • La nécessité de nommer un chirurgien-dentiste référent, qui aurait été responsable de la qualité et de la sécurité des soins. Le rejet de cette mesure par le Conseil constitutionnel symbolise et subsume à elle seule l’annulation des deux précédentes : alors qu’un dentiste salarié aurait du être nommé dans chaque centre pour rendre des comptes auprès de l’ARS en cas de suspicion « d’atteinte à la santé des patients et à la santé publique », il n’en sera finalement rien. Dès lors, les gestionnaires gardent les pleins pouvoirs et ne peuvent que se réjouir de ce status quo. Il n’est pas aberrant de penser que les plus cupides d’entre eux profiteront d’avoir les mains libres pour monter leur petite affaire crapuleuse (subventionnée par l’argent public), qui ne manquera pas de leur rapporter de juteux bénéfices tout en causant moultes dégâts sur plusieurs années, impactant la vie de maintes victimes.

 

Sans changement, le futur n’est plus ni moins que le passé. Les mêmes causes génèrent inlassablement les mêmes conséquences. Ces lapalissades n’en sont pas vraiment. Nous déplorons qu’après deux scandales de masse et des lots de plaintes accumulés sur l’ensemble du territoire, qu’après deux rapports de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (2016-075R et 2016-107R) et un autre de la CPAM (« Charges et produits » du 2 juillet 2020), rien ne change. Nous avions cru que, dans un soubresaut tardif, le Législateur allait enfin prendre la mesure des effets délétères de la Loi Bachelot et tout mettre en œuvre pour corriger le tir. Quand bien même l’article 70 aurait été entériné, de multiples chantiers seraient restés en friche, comme nous l’avions détaillé dans notre précédent communiqué. Mais cet article 70 a été annulé, laissant l’article 71 seul face à ses carences, à son manque de portée et, il faut bien le reconnaitre, à ses contradictions :

 

  • Il est bien question de punir financièrement les centres et/ou leurs gestionnaires en cas défaut de conformité constaté. Cette idée de taper là où ça fait mal, c’est-à-dire au porte-monnaie des centres uniquement intéressés par le caractère lucratif de l’activité dentaire, semble à première vue intéressante. Toutefois, on peut s’interroger sur le rationnel (pour ne pas dire le bon sens) d’établir des sanctions financières en cas de dysfonctionnement avéré des centres au moment même où les mesures sensées éviter de tels dysfonctionnement disparaissent du projet de texte de loi !

 

  • En outre, aucun élément ne vient éclairer la manière dont les recettes des sanctions récupérées par l’Assurance Maladie viendront éventuellement « ruisseler » jusqu’aux victimes, si telle est l’intention du Législateur (ce qui reste à prouver dans les faits) ;

 

  • Enfin, le bénéfice direct pour la patientèle de la dernière mesure survivante prévue à l’article 71, à savoir la « fin du conventionnement d’office des centres de santé », s’avère particulièrement abscons pour notre association d’usagers du secteur dentaire.

 

Au final, nous regrettons la décision du Conseil constitutionnel d’avoir annulé les dispositions législatives énumérées ci-dessus qui, bien que largement insuffisantes, auraient permis de faire un pas dans la bonne direction. Nous regrettons également l’absence de consultation des instances de représentation de la patientèle (les collectifs d’usagers, notre association…), dont la voix est systématiquement court-circuitée par les professionnels, leurs syndicats et les lobbies du secteur dentaire. De son côté, le Législateur (dont le rôle est d’anticiper les effets qu’auront ses lois) n’a pas jugé utile de suivre les recommandations que nous lui avions faites sur son projet d’ordonnance, publié le 12 janvier 2018, qui n’a fait que promouvoir l’essor des centres dentaires associatifs, sans introduire aucun garde-fou.

Après s’être abondamment et trop rapidement congratulés d’avoir enfin réussi à modifier le corpus législatif, rares ont été les instances et les protagonistes à dénoncer le « hold-up » institutionnel qui vient de se produire et la situation d’échec dans laquelle nous nous trouvons collectivement. L’hystérisation actuelle autour de la pandémie et de l’élection présidentielle à venir ne doivent pourtant pas occulter les autres sujets essentiels.

D’aucuns avanceront que le formalisme dont a fait preuve le Conseil constitutionnel s’avère normal et incontournable, qu’il prouve la bonne santé d’institutions veillant au grain à ce que les lois s’implémentent selon le modus operandi « ad hoc ». Que leur répondre ? Que ce manque de réalisme et de vista nous sidère. Nous n'avons aucun mal à reconnaître que nous avions nourri de faux espoirs, aujourd’hui douchés par l’excès de zèle des « Sages de la République ». Nous poursuivrons nos efforts pour tenter de faire bouger les lignes, nonobstant. Pour éviter la survenue d’autres scandales, d’autres victimes et pour éviter que nos dents (ou leur absence) ne deviennent définitivement une marchandise soumise à la rentabilité économique.

 

Solidairement,

 

Abdel Aouacheria

Montpellier, le 09 janvier 2022

 

Pour le Collectif contre Dentexia & La Dent Bleue | associationladentbleue@gmail.com

 

 

 

« La Dent Bleue » se réjouit de l’adoption de deux amendements visant à mieux encadrer les centres de santé, tout en les jugeant trop timides, imprécis et « circulaires ».

Deux amendements viennent d’être approuvés, introduisant davantage de régulation pour tenter de sécuriser l’ouverture et le fonctionnement des centres de santé dentaire à bas coûts. L’adoption de ces textes fait suite au nouveau scandale Proxidentaire, dans le sillage de l’affaire des centres dentaires low-cost Dentexia. Nous saluons ces avancées notoires qui reprennent l’esprit et la lettre de notre pétition récemment déposée sur le site du Sénat. Si certains points essentiels sont à préciser, d’autres restent néanmoins encore en friche. Le Législateur entérine par ailleurs la possibilité que de nouveaux scandales puissent voir le jour du fait des manquements tenaces de la Loi Bachelot.

Un premier amendement (n°AS1100) déposé par Madame Fadila Khattabi (députée de Côte d'Or), proposé en Commission des Affaires Sociales le 14 octobre 2021, vient d’être adopté. Cet amendement dote l’Assurance Maladie de nouveaux leviers pour mieux contrôler les centres de santé, en jouant sur leur conventionnement et en instaurant des sanctions en cas de mauvaises pratiques. Un deuxième amendement, présenté par Mme Agnès Firmin Le Bodo (première auteure, également membre de la Commission des Affaires Sociales), réintroduit l’autorisation préalable à l’ouverture et les vérifications des équipes médicales.

Sur la forme, nous déplorons qu’il ait fallu deux scandales sanitaires de masse dans le secteur dentaire (Dentexia en 2016 et Proxidentaire en 2021), deux rapports de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (2016-075R et 2016-107R), un autre de la CPAM (« Charges et produits » du 2 juillet 2020) et plus de dix ans pour que le Législateur prenne enfin la mesure des effets délétères de la Loi Bachelot, datant de 2009. Pour rappel, au motif de favoriser « l’accès de tous à des soins de qualité », cette loi rendait possible la création de centres dentaires associatifs à but non-lucratif. Or, en l’absence de garde-fous adéquats, certaines structures ont profité de ce nouveau statut pour dévoyer l’esprit de la loi, en optant pour des choix délibérément mercantiles (installation dans des territoires déjà bien pourvus en offre de soins bucco-dentaires, positionnement sur des activités prothétiques et d’implantologie hors nomenclature, pilotage par tableau de bord, pratiques contraires à la déontologie médicale et à l’éthique financière). Plus de dix années ont donc passé depuis la promulgation de la Loi Bachelot, le temps long du pouvoir législatif préfigurant un autre temps long : celui de la Justice, puisque les procès ne manquent pas de traîner en longueur (déjà cinq ans d’instruction pour l’affaire Dentexia). Les victimes quant à elles s’inscrivent dans une toute autre temporalité car les défaillances de la Loi et les abus des centres dentaires crapuleux n’attendent pas pour causer leurs dégâts. Les drames humains se sont accumulés, bien réels, avec leurs dimensions sanitaires mais aussi financières et psychosociales.

Nous déplorons également l’absence de consultation des instances de représentation de la patientèle (les collectifs d’usagers, notre association…) qui comme à chaque fois n’ont pas voix au chapitre au moment de l’implémentation des textes législatifs et à qui le travail d’accompagnement des victimes est ensuite souvent délégué, lorsque les scandales ont éclaté. Nous luttons de toutes nos forces depuis des années pour faire bouger les lignes, en nous encapacitant individuellement et collectivement en tant que (groupes de) patients et victimes, bénévolement, de manière indépendante et en toute transparence. Nous déposions ainsi il y a quelques jours (le 29 septembre 2021) sur le site du Sénat une pétition faisant état de 16 propositions de bon sens pour améliorer la situation de la dentisterie en France, dans le « low-cost » et au-delà.

 

Sur le fond, nous saluons la décision de restaurer l’autorisation préalable à l’ouverture. Il s’agissait de rectifier l’un des « péchés originels » de la Loi Bachelot. En effet, cette dernière avait transformé en 2009 l’autorisation préalable à l’ouverture d’un centre de santé (octroyée par l’Agence régionale de santé) en une simple déclaration sur la base d’un projet de santé et d’un règlement intérieur. En réinstituant l’agrément préalable à l’ouverture, le Législateur se dote à nouveau d’un levier pour décourager les fondateurs les moins motivés par la dimension médico-sociale du centre et éviter que ce dernier fonctionne comme une société commerciale déguisée. Sur ce point toutefois, il nous semble que le nouveau texte de loi n’est pas allé suffisamment loin et aurait pu rectifier deux autres « péchés originels » : le contrôle du « pedigree » des fondateurs des centres de santé et la déclaration de leurs conflits d’intérêts.  Il faut faire en sorte que les centres de santé dentaire soient fondés et administrés par des professionnels de santé diplômés (et non pas par des professionnels issus d’autres secteurs comme la finance, le commerce…). En outre, il faut exiger la déclaration des liens et conflits d’intérêts, pour éviter que des sociétés privées parfois domiciliées à l’étranger en lien avec les centres de santé dentaire servent de canaux pour faire sortir l’argent de l’association à but non-lucratif. On sait depuis le scandale Dentexia que les dérives des centres de santé sont essentiellement liées à des questions financières, entraînant des conséquences sanitaires. Les nouvelles mesures nous paraissent donc timides et assez loin du compte pour ce qui est d’assainir, au profit de la patientèle, l’écosystème des centres de santé dentaire « à bas coûts ».

Nous nous réjouissons par ailleurs que les règles d’exercice du dentiste salarié en centre de santé associatif soient clarifiées. Il était devenu urgent de préciser ces règles, dont nous espérons qu’elles incluront le contrôle obligatoire de l’assurance RCP (Responsabilité Civile Professionnelle), cette dernière devant être souscrite de manière individuelle par le praticien, dont le profil devra être clairement identifiable (nom, prénom, qualifications) et qui devra être soumis aux mêmes règles déontologiques que le praticien exerçant en libéral.

 

En revanche, plusieurs points demeurent à nos yeux problématiques :

  • L’élaboration de métriques fiables et robustes pour l’évaluation des soins dentaires. Mal soigner représente un coût considérable à la fois pour la collectivité (qui doit prendre en charge des traitements consécutifs de plus en plus lourds alors même qu’ils auraient pu être évités) et pour le patient (qui doit investir dans des traitements de restauration au prix de souffrances qui échappent en grande partie à toute logique quantifiable). La question de l’évaluation des soins dentaires est multidimensionnelle : les matériaux posés en bouche peuvent être de plus ou moins bonne qualité, les gestes techniques du praticien peuvent être plus ou moins bien réalisés, conduisant à des malfaçons qui peuvent se déclarer des années plus tard et provoquer des avaries cumulatives sur des localisations dentaires qui n’étaient pas touchées au départ. Cette question est par ailleurs transversale du fait qu’elle concerne toutes les formes d’exercice de l’art dentaire : les mauvaises pratiques imputées aux centres associatifs à « bas coût » ont aussi cours dans les cabinets libéraux et autres établissements de santé dentaire (erreur de diagnostic, mauvaise exécution, mutilations, facturation erronée, etc.). Toute solution implémentée pour répondre au défi de l’évaluation des soins dentaires produira des retombées positives sur l’ensemble du secteur, pour les patients et pour la société en général. Le corpus législatif reste à compléter par l’établissement de normes précises, un processus auquel devraient pouvoir contribuer les patient.e.s (expert.es s’il en est de leur déboires dentaires et maîtrisant mieux que les praticiens le champ d’expression de leur propre pathologie).

 

  • Les conséquences sur l’efficacité de l’accès aux soins et la préservation de la vocation médico-sociale des centres de santé dentaire. Les populations les plus vulnérables se heurtent depuis toujours au problème des tarifs prohibitifs des soins dentaires en France. En excluant de son périmètre les soins curatifs comme l’endodontie et surtout l’implantologie, le RAC0 ou « panier 100 % Santé » n’apporte aucune solution à la patientèle contrainte d’entamer d’importants chantiers bucco-dentaires. A ce titre, les centres de santé associatifs sont des relais de santé publique incontournables et leur existence se doit d’être maintenue dans des conditions fluides afin de limiter le renoncement aux soins et le recours au tourisme dentaire. Si des règles strictes doivent encadrer leur création et leur fonctionnement, ces dernières ne doivent pas pour autant signer le retour au monopole des cabinets libéraux (monopole qui ne profite pas aux usagers). C’est ce monopole qu’a voulu briser la loi Bachelot en introduisant de la concurrence, sans anticiper les risques de dévoiement, de marchandisation, d’effondrement de la déontologie, du savoir-faire et in fine de la qualité (amenant à faire pour refaire). Ceci étant, tous les centres de santé ne sont pas corrompus, nombre d’entre eux sont « vertueux » et en capacité de favoriser l’accès aux soins dans sa dimension socio-spatiale. Il nous semble qu’un plafonnage à la fois du nombre de centres appartenant à une même enseigne et du volume de patients traités annuellement par centre représenteraient deux garde-fous à considérer en priorité. Il nous semble également que les modèles d’une part de rémunération des chirurgiens-dentistes et d’autre part de rentabilité des établissements de santé dentaire doivent être repensés.

 

  • Les modalités exactes de prise en charge des victimes et la possibilité même de survenue d’autres scandales. L’amendement n°AS1100 élargit les possibilités de sanctions à l’encontre des centres de santé responsables de mauvaises pratiques et propose que les recettes des sanctions soient affectées à l’Assurance Maladie, afin de “permettre une continuité de traitement pour les victimes de préjudices résultant des pratiques déviantes”. L’idée de « taper là où ça fait mal », c’est-à-dire au porte-monnaie des centres uniquement intéressés par le caractère lucratif de leur activité, paraît à la fois pertinente et opportune. Néanmoins, l’indemnisation des victimes n’entrant pas dans les prérogatives du Ministère de la Santé (mais dans celles du Ministère de la Justice), il conviendra de préciser les modalités exactes par lesquelles l’argent collecté par la CPAM « ruissellera » jusqu’aux victimes (ou plus exactement jusqu’aux praticiens acceptant de les reprendre). Faudra-t-il que les nouvelles victimes (comme auparavant celles de Dentexia) constituent des dossiers gigantesques avec des deadlines strictes et des délais de réponse parfois incompatibles avec leur souffrance ? Au-delà de cette question, l’idée même qu’il puisse y avoir de nouvelles victimes sonne implicitement comme un aveu d’impuissance de la part du Législateur. Or, si nous nous refusons à lire le texte de loi comme une prophétie auto-réalisatrice, il n’y a pas pour autant de fatalité : si la Loi Bachelot était sérieusement et définitivement amendée et le secteur dentaire repensé dans son ensemble au bénéfice de la patientèle, nous aurions certainement encore à déplorer des cas d’échecs ponctuels mais il n’y aurait plus de victimes systémiques. En ce sens, nous trouvons l’élaboration du Législateur dangereusement circulaire.

 

Nous invitons politiques, décideurs, pouvoirs publics, acteurs de santé et professionnels du secteur dentaire à considérer les points mentionnés dans notre pétition comme un point de départ. Nous les encourageons également à poursuivre (entamer ?) la réflexion sur les conditions d’une cohabitation en bonne intelligence sur l’ensemble du territoire des cabinets et centres dentaires de divers statuts (libéral, mutualiste, associatif, géré par une caisse d’assurance-maladie, hospitalier…) afin de rendre la plus concrète possible l’utopie d’un « accès de tous à des soins de qualité ».

 

Solidairement,

 

Abdel Aouacheria

 

Pour le Collectif contre Dentexia & La Dent Bleue | associationladentbleue@gmail.com

 

 

Secrets d'info sur France Inter

 

France Inter a diffusé une enquête exceptionnelle sur le low-cost dentaire dans l'émission Secrets d'Info samedi 2 octobre 2021 entre 13h20 et 14h, à retrouver en podcast sur le site de la radio.

Il s'agit d'un format long (sans doute le plus long jamais réalisé à la radio sur le thème du dentaire)  préparé par la journaliste Laetitia Cherel de la Cellule Investigation de Radio France. Cette enquête très fouillée, au ton juste, fait la part belle aux témoignages de victimes (de Dentexia et de Proxidentaire), tout en adoptant une vision surplombante sur les défaillances de Loi Bachelot. D'autres protagonistes ont également été interviewé.e.s (spécialistes, M. Le Ministre de la Santé Olivier Véran, notre association La Dent Bleue).

Nous espérons que ce reportage contribuera, avec tous les autres dans lesquels nous avons été impliqués d'une manière ou d'une autre depuis 2016, à faire bouger les lignes.

Nos remerciements les plus chaleureux aux victimes qui continuent à témoigner même plus de cinq ans après la liquidation de Dentexia. Et un mot de soutien aux nouvelles victimes, telles que celles de Proxidentaire. Nous espérons que ces victimes trouveront une issue positive à leurs déboires.

N'oubliez pas de signer notre pétition pour faire réviser la loi Bachelot (il faut se connecter mais ensuite tout le processus est anonyme). A diffuser sans modération.

Solidairement,

La Dent Bleue


L'association La Dent Bleue demande au Sénat de réviser en urgence la loi Bachelot pour mieux encadrer la création et le fonctionnement des centres de santé dentaire associatifs loi 1901. Un certain nombre de ces centres d'une part ont dévoyé l'esprit de la loi, en s'implantant dans des zones où l'offre de soins est déjà bien pourvue, et d'autre part sont en rupture avec la déontologie médicale en développant des pratiques mercantiles contraires à l'intérêt de la patientèle. Pour faire diminuer les risques encourus par les patient.e.s tout en maintenant l'existence des centres exerçant une réelle mission médico-sociale, apportez-nous votre soutien en signant notre pétition.

L’association « La Dent Bleue », créée dans le sillage du Collectif contre Dentexia, a rédigé une pétition intitulée « Faisons évoluer la législation sur les centres dentaires associatifs (dits « low-cost ») pour éviter la survenue de nouveaux scandales de masse ». Après avoir passé le processus éditorial et de modération très sélectif mis en place par la plateforme e-pétitions du Sénat (qui ne compte que 35 pétitions ouvertes), notre pétition a été approuvée et mise en ligne.

Le texte de la pétition rappelle que les problèmes posés par certains centres de santé associatifs ne sont pas exclusivement le fait d’un dirigeant corrompu (ex : Pascal Steichen) ou d’un petit groupe de gestionnaires à la cupidité hors norme. L’arsenal législatif doit être revu aussi bien dans son ensemble que dans le détail de chaque alinéa, pour mieux protéger la patientèle du secteur dentaire face à des risques intrinsèquement structurels. C’est la raison pour laquelle La Dent Bleue a élaboré un corpus de 16 propositions qui permettraient de mieux encadrer l’ouverture et le fonctionnement des centres dentaires associatifs autorisés par la Loi Bachelot de 2009 (complétée par l’ordonnance du 12 janvier 2018).

En tant qu’association d’information et de défense des intérêts des usagers et victimes du secteur dentaire, La Dent Bleue tient à préciser qu’elle ne se positionne pas en défaveur des centres de santé dentaire associatifs. Lorsqu’ils sont correctement administrés, ces centres constituent des relais de santé publique pouvant jouer un rôle médico-social majeur en relation avec certains territoires ou groupes socioéconomiques. Toutefois, des règles strictes doivent encadrer à la fois leur création et leur activité. Si de tels garde-fous avaient été prévus par le Législateur, il n’y aurait pas eu d’affaire Dentexia (et récemment de scandale Proxidentaire). Parce que les mécanismes de régulation et de contrôle sont lacunaires, les centres dentaires dits « low-cost » peuvent mettre en péril des cohortes importantes de centaines voire de milliers de patient.e.s, qui se retrouvent alors démuni.e.s et en situation de vulnérabilité.

Par le biais de cette pétition, La Dent Bleue forme donc le vœu de pouvoir saisir le Sénat d’une demande d’inscription à l’ordre du jour d’un nouveau texte législatif encadrant les centres de santé dentaire.

Nous, adhérent.e.s de La Dent Bleue, victimes de Dentexia, patient.e.s de centres dentaires à bas coûts, usagers du secteur dentaire français, nous vous invitons aujourd'hui à signer notre pétition.

Solidairement,

La Dent Bleue

 

Arrêt chambre instruction procès Dentexia

 

 

Dans son arrêt du 14 septembre 2021, la Cour d’Appel de Paris rejette la requête en nullité déposée par le fondateur des centres dentaires associatifs « low-cost » DENTEXIA, qui ont fait plusieurs milliers de victimes entre 2012 et 2016. Si ces dernières se réjouissent de cette décision de justice, elles n’en demeurent pas moins inquiètes des lenteurs de la réponse pénale.

Un arrêt vient d’être prononcé par la Cour d'appel de Paris dans le cadre de l'instruction en cours sur l'affaire Dentexia. Vous avez été un certain nombre à nous contacter pour avoir des informations sur son contenu et les suites à donner au courrier (accompagné d'un CD-ROM) qui a été envoyé aux plaignant.e.s.

L'arrêt débute par la longue liste des plaignants (plus de 70 pages !) qui se sont constitués parties civiles, montrant la détermination et l’engagement des victimes pour que justice soit rendue. Ensuite, les faits reprochés à Pascal Steichen et aux autres personnes mises en examen sont listés, avec moult détails. Il est instructif de parcourir cette section, notamment pour se faire une idée de la manière dont Pascal Steichen et consorts organisent leur défense (ou leurs défenses respectives, pour être plus exact).

On rappellera les chefs d’accusation concernés : pratique commerciale trompeuse et tromperie aggravée ; blanchiment en bande organisée ; banqueroute ; abus de confiance ; abus de biens sociaux ; fraude fiscale ; escroquerie en bande organisée ; complicité de violences volontaires ayant entraîné une mutilation et/ou une infirmité permanente.

La Cour met en avant la mission « d’intérêt général » exercée par le « Collectif contre Dentexia », que nous avions fondé en 2016 et qui a permis aux victimes de se structurer et d’agir collectivement (encore aujourd’hui) pour faire face, s’entraider et interagir avec les nombreuses parties en présence.

Au niveau des conclusions, on apprend que la chambre de l’instruction a rejeté la demande de nullité présentée par Pascal Steichen, qui s'était plaint de « l’impartialité » supposée de l'un des experts (le Pr. MISSIKA) agréé près des tribunaux et mandaté pour examiner certaines des victimes de Dentexia dans le cadre de la procédure pénale (audience du 18 mai 2021). Cette manœuvre constituait à l’évidence une tentative de « pourrissement » pour rallonger la durée de l’instruction et discréditer le traitement de l'affaire au plan médico-judiciaire. Le courrier reçu cette semaine indique que Pascal Steichen a été débouté de sa demande par la Cour. Il n'a donc pas obtenu gain de cause, c'est une bonne nouvelle pour l’ensemble des plaignant.e.s !

Pascal Steichen et ses avocats vont sans doute se pourvoir en cassation pour contester cette décision de justice et tenter de gagner du temps, comme d'habitude (même si le pourvoi en cassation ne suspend pas forcément le déroulé de l'instruction). En tout état de cause, les victimes prennent acte de cette décision de justice, tout en ne cachant pas leur désarroi face aux lenteurs de la réponse pénale (cinq années nous séparant aujourd’hui de la liquidation de l’enseigne DENTEXIA).

Les plaignant.e.s n'ont rien à faire sinon à prendre acte du document. Inutile à ce stade de répondre ou de se rendre à Paris.

Solidairement,

La Dent Bleue

Autres articles récents

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je m'abonne 
à la Newsletter
Une production geraldmorales.eu